Modifier des dates pour masquer des trous dans un parcours professionnel, exagérer des responsabilités passées ou des compétences acquises : il arrive que des candidats mentent intentionnellement dans leur curriculum vitae, faussant ainsi tout le processus de recrutement. Le risque pour l’entreprise est évidemment important, parfois majeur, d’autant que ce type de mésaventure peut se présenter sur des postes très exposés, de cadres dirigeants voire de Directeurs généraux. Si le phénomène de « l’imposteur » n’est pas nouveau, il s’est pourtant amplifié ces dernières années. Au-delà du constat, comment et jusqu’où peut-on, en toute lucidité, expliquer, identifier et se prémunir en tant que recruteurs de telles candidatures ?
Comment expliquer l’imposture ?
Il est primordial de comprendre ce qui pousse tant de candidats à falsifier délibérément tout ou partie de leur curriculum vitae pour le rendre plus attractif et maximiser les chances d’embauche. Chez certains, la tendance à contourner les règles est naturelle. D’autres mentent pour lisser un parcours particulièrement haché, constitué par exemple d’une succession d’expériences courtes.
Mais pour beaucoup de candidats, l’explication est tout à fait différente. Confrontés à un marché de l’emploi sous tension, ils pensent, à tort ou à raison, ne pas avoir d’autre choix que de masquer les faiblesses de leur parcours, liées à des ruptures, des irrégularités, des périodes de vide, voire un burn-out ou un problème de santé sérieux. La logique est simple et, de fait, compréhensible de leur point de vue : ils s’adaptent à ce que le monde de l’entreprise semble attendre d’eux.