La peur, cours après moi…
A propos… des émotions
Que nous disent nos émotions ? Après la joie et la colère, nous abordons les rivages brumeux de la peur, à la recherche de ses sources et de ses lumières. Avec Florent Pennuen, Consultant Executive Search et Coach chez Grant Alexander.
« Ce n’est pas en regardant dans la lumière que l’on devient lumineux mais en plongeant dans son obscurité. » Carl Jung
La peur, une émotion que nous craignons ! Et si nous apprenions à l’aimer ?
Car elle est salvatrice. D’un point de vue des réflexes primaires, elle est là pour nous protéger.
Et lorsque la peur d’être soi s’estompe, lorsque nous nous rebranchons à nous-même, nous n’avons plus peur d’ETRE. Nous nous sentons vivant avec ce que l’on est.
Face à un véritable danger, la peur a un rôle de sauvegarde.
Elle fait intervenir le cerveau reptilien, ou cerveau archaïque, qui met en œuvre nos instincts de base pour nous protéger. Si nous détectons un potentiel danger, notre corps entre dans un « état d’anxiété » et met en œuvre les moyens nécessaires pour accélérer notre système de défense physique ainsi que notre état émotionnel et mental pour pouvoir y faire face. L’adrénaline et la noradrénaline préparent notre corps pour lutter ou pour fuir. Que l’on choisisse d’affronter ou de fuir la cause de sa peur, nous avons besoin de cette énergie supplémentaire générée par le surplus d’adrénaline que le corps produit.
Si l’on monte d’un cran dans le système cérébral pour s’intéresser au cerveau limbique, on trouve le centre physiologique des émotions dans lequel domine l’affectivité. Sa fonction essentielle est la survie par une bonne adaptation à l’environnement social : empathie, statut social, intégration à un groupe, convictions et croyances, sentiment de sécurité… C’est aussi le lieu des mécanismes de motivation, réussites et échecs, plaisir et déplaisir… C’est là que nous humains pouvons trouver à gérer nos émotions, et notamment la peur, pour en faire un outil de développement.
Car loin d’être un handicap, la peur est un outil.
Charge à chacun d’apprendre à l’aimer, à la comprendre, pour la « contrôler » en douceur. Et en faire une alliée. Entre les faisceaux de sa fonction primaire de sauvegarde et de sa fonction sociale de protection se dessine une fonction conséquente : celle de la connaissance de soi et d’un développement induit. Alors que se cache-t-il derrière cette émotion que nous aurions à apprendre de nous-même ?
La peur peut nous aider à prendre conscience de nos désirs, car derrière toute peur il y a un désir caché. Pour le découvrir, demandons-nous ce que nous dit la peur, ce que nous craignons de ne pas avoir, de ne pas pouvoir faire ou plus encore de ne pas pouvoir être. La réponse que nous apporterons à cette question nous indiquera ce que nous désirons, et par-dessus tout, ce dont nous avons véritablement besoin, l’« être », ce qui est bien évidemment fondamental en matière de développement personnel.
La peur peut nous amener à dépasser certaines de nos limites, à condition toutefois de passer par l’étape de l’acceptation.
Accueillir sa peur ne signifie pas être d’accord avec elle ni même la comprendre. Mais cela peut nous permettre de la décoder. Quand on a peur, on est dans le noir ; quand on accueille une situation, on est dans la lumière. C’est cette lumière qui permet alors de voir certaines choses. Une fois la peur acceptée, on peut y faire face et accéder à de nouveaux potentiels de capacités et de forces que nous ignorions jusqu’ici.
Lire aussi :
La colère, une émotion à apprivoiser
Florent Pennuen – août 2019